Le chant des sirènes - page 2

Vingt longues minutes. Voilà le temps qu'il faut pour faire venir une ambulance en urgence à son domicile. Autant dire, une éternité... Et voilà Colette au milieu de 5 bonhommes en combinaisons qui posent des questions, l'examinent et prennent la décision de nous emmener au plus vite au CHR de Lille.

Sirènes sorties, on se faufile à travers les bouchons pour arriver le plus rapidement possible aux urgences. Ce qui se passe dans ma tête à ce moment là n'est même pas descriptible, si j'ai peur , j'ai très peur de ce qui va arriver.

Heureusement mon conjoint nous suit derrière et lui aussi, est complètement paniqué. Voilà comment Colette a commencé ses interminables séjours à l’hôpital. Piquée des dizaines et des dizaines de fois, auscultée, manipulée, pesée, contrôlée, filmée... Il fallait comprendre d'ou venait ses "malaises" et essayer de trouver un traitement.

Et si...

Quand on a jamais vécu un séjour à l’hôpital avec son bébé, on ne peut pas savoir à quel point cela peut être traumatisant. Pour elle, pour nous. Les portes claquent, les tiroirs grincent, les instruments sont froids. Mais ce n'est rien à côté de tous les examens que l'on peut faire sur un nourrisson... Cette première fois en service neuro pédiatrie n'a pas été concluante. Malgré les vidéos des "malaises" de notre fille, personne ne trouvait la cause de ses douleurs. Et pourtant elle était là si petite, allongée sur son lit à barreaux, ce lit que je déteste voir dès que j'arrive, ce lit qui grince, qui l'enferme comme un animal dans une cage pendant que tout le monde la regarde.

Et si... Deux petits mots qui nous ont tourné dans la tête pendant ces trois jours d'hospitalisation. Et si il se passait quelque chose de grave, et si les médecins ne trouvaient pas... La première conclusion après ces trois jours enfermées dans une chambre, malaise du sûrement à une cause gastrique ... Alors nous sommes sortis.